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Sweet Box
7 novembre 2011

Orelsan : Où sont passés les sirènes ?


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Orelsan, c’est un peu le nouvel Eminem. Cela pourrait être péjoratif. Mais ça ne l’est pas. Aurélien Contentin de son vrai nom a beaucoup de points communs avec le rappeur américain. Son autodérision, sa provocation, ses paroles sans la moindre concession. Perdu d’avance, le premier album d’Orelsan avait déjà fait très fort. On se souvient surtout du titre Sale pute à cause de la polémique ayant suivi. Ce serait bête de ne réduire l’interprète qu’à cette chanson. Pourtant, il manquait quelque chose à ce premier opus, racontant les déboires en long et en large du chanteur. Moi qui ne suis pas fan de rap, et loin de là même, je n’étais pas vraiment été conquis. Il a fallu attendre Raelsan et surtout ce deuxième album coup de poing pour me faire radicalement changer d’avis.

Au lieu de faire du rap de bas étages, Orelsan cherche toujours à s’améliorer et surtout à se démarquer. Le chant des sirènes est un album beaucoup plus mature. L’interprète ne raconte plus seulement sa vie, il s’ouvre à d’autres thèmes, tout en gardant cette sincérité qui raconte ses déboirs. "Je voulais tout arrêter, quitter le son", il le dit clairement dans le premier titre de l’opus, l’explosif Raelsan. Si le chanteur prend les traits d’un super héros, il raconte son parcours dans cette chanson. Et son retour à la musique après quelques années chaotiques. On sent qu’il a pris le temps pour produire cet album, et de toute évidence, il en est particulièrement fier.

La production est nettement plus électrique dans cet opus. Certains titres, comme Plus rien ne m’étonne prennent même des élans electros. Choix assez particulier pour un rappeur, et pourtant ça fonctionne à merveille. A priori, Orelsan aime prendre des risques, et c’est tout à son honneur. Il ne veut pas rentrer dans les cases. 

Il serait bon de revenir sur LA bombe de cet album, à savoir Suicide social. Cette chanson est tout simplement extraordinaire. Des paroles crus, sans concessions, un sample incroyable, une tension qui va crescendo. Orelsan atteint son paroxysme avec ce titre. Les paroles pourront choquer, ça c’est vrai. Orelsan déverse sa haine sur tout le monde. Absolument tout le monde. Les politiques, les administrations, les parisiens, les homos… Une bombe atomique. Orelsan a des choses à dire, et ne s’en prive pas. Même chose pour Plus rien ne m’étonne, où il ne se prive pas de critiquer les réseaux sociaux par exemple. "J’viens de voir une vieille faire une crise cardiaque, premier réflexe, j’ai tweeté ". Percutant.

Face au premier album, Orelsan aborde assez peu les relations amoureuses, déjà largement raconté dans Perdu d’avance. Il dresse une réflexion sur l’infidélité dans Double vie, sur le manque de l’autre dans Finir mal, titre magnifique au passage. Sur Le chant des sirènes, il parle de façon mélancolique des revers de la médaille du succès. C’est d’ailleurs le fil conduction de l’album. On n’est pas là pour rigoler, malgré la douce ironie dont fait preuve l’artiste.

Les paroles sont pour la plupart, très mélancoliques. Orelsan parle de ses souffrances, de ses addictions, de sa solitude, de sa haine, de son désespoir. Tout n’est pas forcément autobiographique selon lui, mais au moins c’est bien fait. La mélancolie atteint son paroxysme sur La petite marchande de porte-clefs aux paroles bouleversantes. On sent une vraie sincérité chez l’artiste. 

" Mes ex-fans déçus, cherchent le Orelsan du début, mais même moi j’crois que je l’ai perdu… ". Orelsan se trompait peut-être en écrivant cette ligne. Le chant des sirènes contient 15 titres percutants et tous plus réussis les uns que les autres. Je vous invite plus que vivement à se pencher sur le cas de ce monsieur. Un artiste à part, aux multiples talents indéniables, et qui met tout le monde d'accord.

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